crédit photos Alexandre Schlub

Les trois soeurs, Tchekhov. Théâtre du Maillon Wacken Strasbourg, 2015.                                          

Mise en scène Jean-Yves Ruf Scénographie Laure Pichat Lumières Christian Dubet Son Jean-Damien Ratel Costumes Claudia Jenatsch Assistanat à la mise en scène Anaïs de Courson Régie Générale Marc Labourguigne

Le partie pris scénographique engage de façon radicale à chercher un espace qui fasse salon avec le public, qui se détache des didascalies du texte pour avoir un dispositif léger, non naturaliste, sans 4ème mur, très proche du public et qui privilégie les liens qui se tissent entre les personnages.

L’espace expose un monde et les corps des personnages de façon crue et frontale avec le public. Une estrade surélevée en forme de « U » dessine un espace en creux qui change d’affectation suivant les actes et le mobilier qui y est installé.

Acte 1 et 2 . Un salon de jour puis de nuit. Un ensemble de mobilier canapé, tapis, lampes définissent l’espace comme un salon. Des chaises et un fauteuil sont posées sur l’estrade qu’occupent les militaires. Les habitués ont leur territoires. De ces places ils sont en quelque sorte voyeurs et spectateurs de l’intimité des trois sœurs. Cette maison est un espace ouvert dans lequel on entre facilement, sans limites ce qui donne un caractère intrusif aux personnages qui s’y installent comme à l’habitude.

Acte 3. La chambre d’Olga, la nuit. La configuration des estrades changent de façon à marquer un changement de pièce dans la maison. Natacha a convaincu Irina de s’installer dans la chambre d’Olga. L’espace se rétrécit et semble saturé de meuble. Cette chambre est un refuge et tous s’y installe pour une longue insomnie.

Acte 4. Extérieur jour. L’espace de l’acte 4 est de nature différente. Quelques praticables sont démontés et il ne reste qu’un quai, une ligne dans l’espace, une scène, un chemin, un perron …L’espace s’ouvre. Les comédiens vident la maison de ces meubles qui sont remisés à l’arrière scène. Ce démontage qui s’apparente à celui du théâtre prend l’allure d’un déménagement. Natacha devient la maîtresse de maison et après avoir poussé les sœurs à se retirer, elle a la main mise sur l’espace.