Agrippina, Haendel. Opéra de Dijon, 2011.                                                                       

Mise en scène Jean-Yves Ruf Direction musicale Emmanuelle Haïm Scénographie Laure Pichat Lumières Christian Dubet Costumes Claudia Jenatsch Assistanat à la mise en scène Anaïs de Courson

Un espace perméable. L’enjeu de la scénographie d’Agrippine est d’offrir au jeu la possibilité de rôder observer et de mettre en avant la complexité des rapports entre les personnages et de rendre lisible leur stratégie. Le choix des rideaux de chaîne est devenu déterminant dans le fonctionnement de l’espace. Cette matière qui par des jeux de lumière devient soit opaque soit transparente pour laisser filtrer les regards, écouter sans être vueses ennemis et qui permet d’être traversé pour disparaître, de surgir de toute part pour intervenir dans le cour de l’histoire nous a paru déterminant dans l’expression et le fonctionnement de l’espace.

 Un espace à géométrie variable. La souplesse de ce matériau et son caractère changeant selon les lumières nous a permis d’apporter de la mobilité dans l’espace et d’en changer sa géométrie donc sa force d’expression. D’un espace structuré rectangulaire et froiddans les appartements d’Agrippine, l’espace se transforme par un jeu de déplacement des rideaux suivant un chemin de rail, les fils s’enroulent pour créer des alcôves, l’espace de Poppée s’inscrit dans les courbes et les chaînes par leur éclat évoquent la perle.

À cette structure fluide et légère s’ajoute en contrepoint filtré par les chaînes une architecture évoquatrice d’un passé. Elle est le souvenir d’un palais classique ordonnancé et axé. Ces murs ferment l’espace, le cadrent et, par des jeux de machinerie, ils deviennent mobiles et permettent à l’espace de se dilater et de créer de la surprise.

Ces deux éléments structurants de l’espace, chaîne et murs se mettent l’un et l’autre en valeur par tout ce qui les oppose de souplesse et de monumental.